Bonjour,
Je ne suis pas sûr que l'on puisse les considérer comme des billets tout d'abord parce que le billet est un papier-monnaie (et non un carton-monnaie) ensuite parce la taille et la forme ne sont pas celles de billets.
Ces productions sont plus proches des monnaies à proprement parlé que des billets. Ce sont des monnaies auxquelles la nécessité du moment (monnaie de nécessité) n'a pas permis de mettre en oeuvre la réalisation de flans métalliques accompagné du matériel de frappe.
Dans une économie de temps et de moyens, il semble que ce soit une option peu commune qui ait été utilisée à savoir de prendre du carton et de l'imprimer (ou de le tamponner) pour en faire une monnaie ronde non métallique.
Certains de ces exemples montrent un tour parfaitement rond, certains on même encore les traits pour guider le découpage qui semble avoir été réalisé à l'emporte-pièce, tout comme la réalisation de flans métalliques.
D'ailleurs, je me pose la question de savoir si l'impression avait lieu sur les plaques de carton, comme les billets ou sur les flans de carton, comme les monnaies ? je pense que la seconde option est la plus vraisemblable, cela permet de n'avoir qu'un jeu d'empreinte monté sur deux cylindres ou sur deux coins entre lesquels on fait passer les flans de carton. Faire deux plaques avec une multitude d'empreintes doit augmenter le coût et le délais pour lancer la production dans un contexte tendu où le besoin en numéraire était immédiat.
Après question classement, si on admettait que ce sont bien des billets, je ne suis pas sûr que toutes ces monnaies seraient parmi les billets de nécessité déjà entrés mais une partie pourrait tout simplement aller dans les "jetons", comme ce billet :
https://fr.numista.com/catalogue/note211765.html
En effet, pour en avoir discuté avec Strato, une différence est apportée sur Numista en ce qui concerne les monnaies (et billets) de nécessité en fonction de l'émetteur et de la circulation de l'espèce produite.
- Pour les deux monnaies de Lille : créées par la Banque d'Emission de Lille. Comme le montrent les billets imprimés par cette banque à la même période, c'est une société anonyme avec capital. Société privée = ça part en jetons, comme le billet des Produits Forestiers des Landes, dommage...
- Pour celles de Brive et de Perpignan : je ne suis pas sûr que l'Union commerciale de Brive ait été une réelle entité et si oui, si elle a été publique ou privée. Si elle était publique, est-ce que ces monnaies étaient acceptées dans toute la ville ou est-ce que ces monnaies n'étaient acceptées que dans les commerces ayant adhéré à l'Union ou à la Chambre Syndicale ? Dans ce dernier cas, ces monnaies partiraient en jetons également, encore dommage...
- Pour celles de Mayenne et Wattrelos, on a moins d’ambiguïté, faites par une ville et donc acceptée dans toute la ville. Si ces monnaies devaient passer dans les billets, elles seraient bien assimilées aux autres billets de nécessité.
Je voudrais ajouter que la plupart des billets de nécessité à proprement parlé ont des valeurs de 50 centimes, 1 fr, 2 fr et plus rarement 25 centimes et encore plus rarement en-dessous (là où les monnaies métalliques ne circulaient pas), hors, ici, nous sommes sur des 5-10 centimes ce qui se rapproche beaucoup plus des monnaies de nécessité métalliques. Un point supplémentaire, les billets sont signés, pas ces monnaies-ci (ou peut-être celle de Wattrelos mais est-ce une inscription manuscrite ou une réelle signature?)
Au final, je pense qu'elles sont bien où elles sont, ce sont vraiment des monnaies de nécessité. Elles en ont toutes les caractéristiques sauf celle du matériaux utilisé.
C'est bien de vouloir suivre les ouvrages de référence mais dans certains cas, il faut nuancer le classement et l'adapter à Numista. Il n'y a qu'à voir avec le Pirot des Chambres de Commerce, là où tous les ouvrages traditionnels ont choisi de donner un numéro au type et un numéro au billet ou à la variante, lui a décidé de donner un numéro à l'émetteur, puis un autre à chaque billet en mettant bout à bout les différentes valeurs.
Je trouve que c'est plus simple de mettre VF.02 en référence plutôt que JP.134.04/06 par exemple.
Il aurait pu garder 134 pour l'émetteur, 01 02 03 pour le type de billet tels que nous les avons regroupés sur Numista, puis a, b ,c ,d pour la variante. Ca aurait donné JP.134.02 pour le 50 centimes Trésorerie aux Armées type 1919 au lieu de JP.134.04/06.
Autres exemples d'adaptations : les billets de la Régie des Chemins de Fer en Territoires occupés sont partis en jetons car ils n'avaient cours que dans cette société et uniquement pour l'achat de billets de train.
Les billets de Memel sont sous la Lituanie, pas la France, tout comme les billets de la Saxe occupée ou sous protectorat français qui sont sous Saxe. On a adapté au catalogue Numista.